Le voyage dans le temps n’appartient peut-être pas uniquement aux films de science-fiction. Un physicien canadien et ses étudiants explorent aujourd’hui une piste théorique qui pourrait lever l’un des plus grands obstacles : les fameux paradoxes temporels.
Quand la science rejoint la fiction
Notre compréhension du temps repose essentiellement sur la relativité générale formulée par Einstein. Celle-ci considère l’espace et le temps comme une seule entité, l’espace-temps, validée par de nombreuses expériences. Les équations issues de cette théorie laissent entrevoir la possibilité théorique de voyager dans le passé.
Mais deux obstacles majeurs subsistent :
- La nécessité d’utiliser une matière exotique, dotée d’une énergie négative. La physique quantique suggère que ce type de matière pourrait exister, mais dans des quantités infinitésimales, impossibles à exploiter pour construire une « machine temporelle ».
- Les paradoxes logiques, comme celui de la cohérence : si vous remontez le temps pour détruire la machine avant de l’utiliser, comment auriez-vous pu l’emprunter dans un premier temps ?
Le principe de Novikov : un passé figé
Pour contourner ces paradoxes, le physicien Igor Novikov a formulé le principe d’auto-cohérence. Selon cette hypothèse, voyager dans le passé serait possible, mais sans jamais pouvoir en modifier le cours. Autrement dit, les lois de la physique s’arrangeraient toujours pour que la cohérence soit préservée : si vous tentiez de détruire la machine, un événement imprévu vous en empêcherait.
Cette conjecture règle certains problèmes, mais elle ne suffit pas à rendre le voyage temporel pleinement cohérent.
La piste des histoires multiples
C’est là qu’intervient le travail de Barak Shoshany, professeur à l’Université Brock, et de ses étudiants. Leur approche s’appuie sur la théorie des mondes multiples de Hugh Everett, issue de la physique quantique. L’idée ? Il existerait plusieurs chronologies parallèles.
Dans ce cadre, remonter le temps dans une chronologie ne détruirait pas la logique de la première : toute modification créerait simplement une nouvelle ligne temporelle. Ainsi, pas de contradiction, pas de paradoxe.
Une recherche encore spéculative
Pour l’heure, ces travaux restent théoriques et relèvent de la spéculation scientifique. Les chercheurs cherchent à rendre ces multiples chronologies compatibles avec la relativité générale. Si cette compatibilité était démontrée, le voyage dans le passé pourrait redevenir une hypothèse crédible.
Conclusion
Entre matière exotique, paradoxes logiques et mondes parallèles, le voyage dans le temps continue de fasciner autant qu’il intrigue. Comme le rappelle l’American Physical Society, la recherche dans ce domaine en dit autant sur notre compréhension des lois fondamentales que sur notre imagination. Peut-être qu’un jour, franchir les frontières du temps ne sera plus qu’un fantasme… mais une possibilité scientifique.
Jules Jourdain est un passionné de voyages et spécialiste du monde du camping-car. Il rédige des articles thématiques mêlant conseils pratiques, récits d’escapades et actualités du secteur. Son objectif : accompagner les voyageurs dans leurs aventures sur les routes.
