Radar “Dexter”

Radar “Dexter” : l’arme quasi invisible qui piège déjà des milliers d’automobilistes

Depuis quelques années, les radars mobiles de type “Dexter” se sont imposés comme de véritables fantômes sur les routes françaises. Installés dans des voitures banalisées, ils sanctionnent les excès de vitesse sans que les conducteurs ne s’en rendent compte. Un dispositif discret qui rapporte gros et alimente la polémique.

Comment fonctionne le radar Dexter ?

Déployé pour la première fois en 2018 à Évreux, ce système repose sur des véhicules banalisés équipés de radars infrarouges. Contrairement aux radars fixes, aucun flash n’est visible, et aucune alerte ne prévient l’automobiliste. Résultat : de nombreux conducteurs découvrent leur infraction uniquement en recevant l’amende par courrier.

Les voitures sont conduites par des chauffeurs salariés de sociétés privées, sous contrat avec l’État. L’objectif affiché est double : multiplier les contrôles sur de longues plages horaires et libérer les forces de l’ordre pour d’autres missions.

Où sont-ils déployés et combien rapportent-ils ?

Initialement cantonné à quelques départements, le dispositif couvre désormais presque toute la France, à l’exception notable de l’Île-de-France et de la Corse. Depuis l’été 2025, de nouveaux territoires ont rejoint la liste : l’Ain, la Drôme, la Haute-Loire, les Pyrénées-Orientales, le Tarn-et-Garonne ou encore les Alpes-de-Haute-Provence.

Côté finances, le radar Dexter est particulièrement rentable : chaque véhicule génère en moyenne 194 000 € par an (chiffres 2020). D’ici fin 2025, environ 300 voitures privées devraient circuler, en plus des 150 opérées par les forces de l’ordre. Deux sociétés se partagent le marché : Mobiom (nord et ouest) et OTC (sud).

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Un outil pour la sécurité routière

Selon la Sécurité routière, l’excès de vitesse reste impliqué dans près de 29 % des accidents mortels, et jusqu’à 36 % dans certains départements comme la Loire. Le but du radar Dexter est donc clair : renforcer la dissuasion en instaurant la crainte de contrôles permanents.

Une marge technique est toutefois appliquée : 10 km/h en dessous de 100 km/h, et 10 % au-delà. Les autorités insistent : chaque verbalisation est censée contribuer à sauver des vies.

Entre prévention et machine à cash

Reste que le dispositif divise. Pour de nombreux automobilistes, ces voitures-radars ressemblent davantage à des machines à fric qu’à des outils de prévention. À l’inverse, les défenseurs rappellent qu’une présence discrète mais constante a un effet immédiat sur les comportements, surtout sur les routes secondaires où les accidents sont les plus nombreux.

En clair, les radars Dexter cristallisent la tension entre sécurité routière et perception de fiscalité cachée. Mais qu’on les approuve ou qu’on les dénonce, une chose est sûre : ces véhicules invisibles vont continuer de rouler… et de flasher.

Jules Jourdain est un passionné de voyages et spécialiste du monde du camping-car. Il rédige des articles thématiques mêlant conseils pratiques, récits d’escapades et actualités du secteur. Son objectif : accompagner les voyageurs dans leurs aventures sur les routes.

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