Imaginez : vous réalisez un rêve en achetant votre première voiture électrique, flambant neuve, écolo, silencieuse, connectée. Et deux ans plus tard, vous êtes cloué au garage, contraint de la laisser dormir… non pas à cause d’un petit pépin mécanique, mais parce qu’elle est jugée dangereuse à conduire. C’est exactement ce qui est arrivé à Vincent Pasco, un habitant des Deux-Sèvres.
Une voiture presque neuve, mais déjà à l’arrêt
En novembre 2023, Vincent craque pour une MG4, modèle électrique du constructeur chinois SAIC Motor. Prix de départ : 38 000 €. Grâce au bonus écologique, la facture descend à 32 000 € — une belle somme, mais qu’il est prêt à mettre pour rouler plus propre. Problème : le bonheur sera de courte durée.
Très vite après l’achat, les premiers signes inquiétants apparaissent. Le volant vibre, n’est pas centré, et surtout, le système d’assistance à la conduite (Line Assist) devient carrément imprévisible. Il génère des mouvements brutaux vers la gauche. Imaginez rouler tranquillement, et voir votre volant partir tout seul — pas franchement rassurant. Ajoutez à cela des pannes de phares gênantes quand vous croisez d’autres véhicules, et vous obtenez un cocktail peu compatible avec la sérénité sur la route.
Une bataille mécanique et juridique
Face à ces dysfonctionnements, Vincent fait ce que n’importe quel propriétaire ferait : retour chez le garagiste vendeur, à La Rochelle. Malheureusement, les réparations effectuées ne changent rien. Il tente alors de faire annuler la vente, mais là encore, c’est un mur : le délai légal de rétractation est dépassé, et le bonus écologique empêche toute revente avant un an. Le piège se referme.
Heureusement, la MG4 est couverte par une garantie constructeur de 7 ans. Le garage accepte donc de prendre le véhicule en charge, mais les corrections s’avèrent insuffisantes. Si le point milieu du volant est enfin stabilisé, l’équilibrage des roues reste impossible. C’est à ce moment qu’une expertise indépendante est lancée. Et le verdict est sans appel : il s’agirait d’un problème logiciel, avec des conséquences directes sur la sécurité du véhicule.
Une voiture dangereuse… et inutilisable
Sur conseil de son assurance, Vincent n’a désormais plus le droit d’utiliser sa voiture. Elle est garée, immobile, depuis plus d’un an. Difficile de faire plus frustrant que de posséder une voiture flambant neuve — mais inutilisable. Et pendant ce temps, les frais s’accumulent : démarches, expertises, déplacements… sans parler du coût psychologique.
L’affaire n’est pas terminée : une audience en référé va être organisée contre l’importateur, dans l’espoir de faire avancer les choses. Mais entre la lenteur des procédures judiciaires et l’absence de solution immédiate, Vincent reste sans réponse concrète. Et sans véhicule.
Une mésaventure qui questionne
Ce cas isolé soulève des questions importantes sur la fiabilité de certains modèles électriques importés, mais aussi sur les protections dont bénéficient les consommateurs. Car si le bonus écologique est un coup de pouce bienvenu, les conditions qu’il impose — notamment l’interdiction de revente pendant un an — peuvent vite devenir contraignantes en cas de problème.
Il interroge aussi sur la qualité des services après-vente pour certaines marques émergentes, parfois dépourvues de réseau solide ou de procédures claires en cas de litige.
Moralité ? Avant de signer pour un modèle moins connu, il vaut mieux se renseigner sur les retours d’expérience, la solidité du SAV, et ne pas hésiter à poser toutes les questions possibles. Car quand la panne dépasse le simple souci technique, c’est toute la tranquillité d’esprit qui s’effondre.

Jules Jourdain est un passionné de voyages et spécialiste du monde du camping-car. Il rédige des articles thématiques mêlant conseils pratiques, récits d’escapades et actualités du secteur. Son objectif : accompagner les voyageurs dans leurs aventures sur les routes.







