Séduit par l’idée d’un véhicule propre et silencieux, un retraité lorrain pensait avoir trouvé la solution idéale pour ses trajets. Mais après deux mois seulement au volant d’une Jaguar i-Pace, son enthousiasme a laissé place à la frustration, au point de revendre son SUV électrique et de jurer qu’on ne l’y reprendrait plus.
Un trajet d’urgence qui tourne au fiasco
Tout commence par un appel de leur fille à Paris : il faut venir garder les enfants en urgence. Le couple part de Toul, batterie pleine, pour un trajet d’environ 300 km. Mais ce jour-là, la météo joue contre eux : neige, températures négatives, chauffage enclenché et phares allumés.
Le tableau de bord annonce alors une autonomie réduite à 240 km au lieu des 470 km affichés en cycle WLTP. Une information trompeuse, car les équipements comme le chauffage ou les essuie-glaces n’ont qu’un impact marginal sur l’autonomie, comparé à la consommation du moteur sur autoroute.
Mauvaises indications et borne capricieuse
Guidé par le GPS intégré, le conducteur se dirige vers une borne de recharge à Sommesous. Première déconvenue : la carte de recharge fournie avec le véhicule ne fonctionne pas. Après l’achat d’un nouveau badge et une heure de charge, le SUV ne récupère que 60 km d’autonomie. Une seconde session, tout aussi lente, porte l’autonomie à 180 km.
Une hypothèse plausible : l’usage involontaire d’une prise AC type 2 limitée à 11 kW, au lieu du connecteur DC Combo CCS beaucoup plus rapide.
Escale inutile et ultime galère
Pensant devoir recharger à Coulommiers – à seulement 155 km de Paris – l’homme se retrouve devant un point de charge inaccessible la nuit. Avec 50 km d’autonomie restante, il sollicite la police, qui le guide vers un superchargeur Tesla… inutilisable avec son véhicule. Il finira par brancher son i-Pace sur une prise domestique d’hôtel, atteignant Paris le lendemain midi.
Un problème de préparation et d’information
Cette mésaventure, qui aurait pu se résoudre en moins de quatre heures, s’est transformée en plus de dix heures de route à cause d’un manque de préparation et de conseils. Avec une batterie de 90 kWh et 480 km d’autonomie, un itinéraire bien planifié et une vitesse adaptée auraient suffi à rejoindre Paris sans recharge.
Comme le rappellent les spécialistes et des outils comme A Better Routeplanner, un minimum d’anticipation est indispensable pour les longs trajets en électrique. À l’époque, le maillage de bornes rapides était encore limité, mais les réseaux comme Ionity commençaient déjà à combler les manques.
Une expérience qui souligne une réalité : pour éviter les mauvaises surprises, les nouveaux conducteurs de véhicules électriques doivent être formés aux particularités de la recharge rapide, et apprendre à identifier les bons points d’arrêt… avant de prendre la route.

Jules Jourdain est un passionné de voyages et spécialiste du monde du camping-car. Il rédige des articles thématiques mêlant conseils pratiques, récits d’escapades et actualités du secteur. Son objectif : accompagner les voyageurs dans leurs aventures sur les routes.







